La reconnaissance de l’action résistante se pose à double titre, collectif et individuel. La bataille pour la reconnaissance collective est rapidement couronnée de succès. Le 24 novembre 1947, la qualité d’unité FFI est reconnue sous la dénomination de « Bataillon FFI.de la centrale d’Eysses », à la formation combattante constituée par les membres de la Résistance incarcérés à la centrale d’Eysses. La fiche annexe mentionne deux opérations (1)  : la première est l’insurrection des 9, 10 et 11 décembre 1943 pour empêcher la livraison aux Allemands des internés administratifs, au cours de laquelle 1450 hommes sont engagés et qui se solde par une victoire (les 150 internés administratifs étant envoyés à Sisteron avant de former une unité participant aux combats de la Libération) ; la seconde concerne la tentative d’évasion collective du 19 février 1944, en vue de rejoindre la résistance extérieure ; les détenus capitulent après treize heures de combat à la suite d’arrivée de renforts allemands.
Une seconde bataille commence alors, afin de faire reconnaître le « Bataillon » d’Eysses comme Unité combattante ; des demandes sont déposées à cette fin en 1957, 1970, 1985. La demande aboutit enfin le 20 avril 1990 ; le Bataillon FFI de la centrale d’Eysses est alors reconnu Unité combattante pour « les actions des Trois Glorieuses, débutant le 9 décembre 1943, empêchant la livraison en zone nord des internés administratifs et du 19 février ayant pour but de rejoindre la résistance extérieure ».
L’aide à la reconnaissance individuelle des titres octroyant pension constitue en effet le second volet de cette action. Outre le conseil juridique prodigué dès la Libération, le bureau de l’amicale appelle, dûment, en 1950, chacun à faire constater son état de santé afin de pouvoir percevoir droits et indemnités Si la demande doit être adressée individuellement, le secrétariat de l’amicale apporte une aide substantielle et centralise les dossiers