A l'origine de l'Amicale des anciens détenus patriotes de la centrale d'Eysses

L'amicale d'Eysses est créée le 19 mai 1945, dès le retour de déportation, comme l'atteste cette reproduction de la première page du premier bulletin d'Eysses, publié le 19 juin 1945.

À l’origine de l’amicale d’Eysses, on trouve deux éléments : le combat et l’unité. Le combat mené en prison est symbolisé par l’action engagée le 19 février ; cet épisode, par l’ampleur de la lutte engagée et plus encore peut-être, par ses conséquences tragiques (mort d’un combattant et exécution de douze détenus) a indéniablement marqué les individus au point que l’on peut parler d’événement fondateur. Dans son discours lors du premier congrès en août 1945, le premier président Stéphane Fuchs évoque cette fraternité d’armes scellée le 19 février. L’obligation de témoignage, de mémoire, la participation aux procès d’épuration, est liée au « syndrome du survivant » ; il se traduit pour les anciens d’Eysses par un devoir moral envers les victimes du combat du 19 février et de la cour martiale, puis des victimes de la déportation. 


Eysses n’est pas seulement une mémoire commune mais aussi un projet collectif partagé. Les frontières de classe ou de parti y ont été en partie dépassées, « Unis comme à Eysses » en est le slogan fédérateur, permettant à chacun de dépasser son propre vécu.

 


 

Cérémonie au mur des Fusillés en 1945

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un serment d’unité est prononcé le 5 août 1945 devant le mur :

 

 

 

"Martyrs d’Eysses, en ce lieu où vous êtes tombés,

Devant nos berceaux et devant vos tombes,

Nous faisons le serment de rester unis,

UNIS COMME A EYSSES,

Unis comme nous l’étions dans la journée du 10 décembre 1943, unis comme nous l’étions le 19 février, unis comme vous l’étiez, face à la mort,

Martyrs d’Eysses, nos compagnons, nous le jurons.

 

Nous faisons le serment d’accomplir votre mission.

Nous ferons tous ensemble, avec tous ceux qui ont souffert, avec tout notre peuple, la France que vous vouliez, pour laquelle vous êtes morts.

Nous lui donnerons sa place dans le monde, nous le jurons."