La naissance de l'Amicale d'Eysses

La première page du premier bulletin d'Eysses, édité le 19 juin 1945
Première cérémonie devant le mur des Fusillés, en 1945

Avant de quitter la centrale, le 30 mai 1944, les détenus, s’attendant à être déportés, font le serment que tous ceux qui sortiront vivants de l’épreuve, se retrouveront le premier 19 du mois de leur libération, à 19 heures au café Brébant à Paris.
C’est ainsi qu’un peu moins d’un an plus tard, le 19 mai 1945, au lieu prévu, l’Amicale des Anciens Détenus Patriotes de la centrale d’Eysses est créée ; le vœu formulé à Eysses n’aura pas été vain : « Eysses est une trop belle œuvre pour s’éteindre à la sortie. De trop forts liens nous unissent, pour ne pas songer à les maintenir après la Libération. Un rendez-vous est fixé par les Parisiens le 19 à 19 heures, du mois suivant notre retour […]

Le 19 mai à 19 heures, les premiers rapatriés se retrouvent une trentaine au Brébant, on décide de se réunir dans une salle voisine mise à notre disposition par le Secours populaire de France qui nous offre une cordiale et affectueuse réception »(1).

Le bureau provisoire est constitué sous la direction de Stéphane Fuchs et de Victor Michaut. En quelques semaines, l’organisation se structure ; une première lettre est envoyée aux rescapés qui annonce la constitution de l’Amicale des anciens détenus patriotes de la centrale d’Eysses, « décidée à maintenir dans l’avenir cette solidarité profonde qui a fait notre force et notre fierté dans les moments les plus durs […]

Le bloc indivisible qu’ont formé les patriotes d’Eysses unis dans l’action sans distinction de convictions ou de croyances ».

Après une réunion le 19 juin au siège du Secours Populaire et la sortie du premier bulletin le même jour, une première réunion du Comité directeur de l’Amicale a lieu à Paris le 15 juillet. L’Amicale est hébergée "provisoirement" dans le 16ème arrondissement de Paris, rue Leroux, au centre d’accueil des internés et déportés politiques. Le provisoire dure encore !

 

(1) Allocution de Victor Michaut, au premier congrès de l’amicale d’Eysses, août 1945.