Le matin du 19 février, les responsables des détenus sont avertis par un surveillant ami de l'arrivée le jour même de l’Inspecteur général de Vichy. Cette nouvelle paraît une aubaine pour le Comité directeur qui cherchait le moyen d’attirer le directeur (qui ne s’aventurait que très rarement au sein de la détention). L’inspecteur fournissant un otage de marque, ils décident de déclencher le plan prévu : il s’agit de capturer en silence l’ensemble de la direction, inspecteur compris, et tout le personnel.

 

Les responsables des différents préaux, un nombre très réduit de personnes, sont en alerte, prêts à entrer en action si l’inspection commence par leur préau. Vers 13 heures, un surveillant ami les avertit que l’inspection commencera au préau 1. Le signal convenu dans ce préau est un lâché de mouchoir, qui doit annoncer le début des opérations; il est donné vers 13h30 par Pascal Fieschi, alors que l’Inspecteur général, le directeur Schivo, le sous-directeur, le gardien chef et l’économe ont pénétré depuis quelques minutes dans un chauffoir où se trouvent deux cents détenus, et s’approchent d’une fresque murale qui orne le mur.

Très rapidement, les visiteurs se trouvent assaillis, ligotés et bâillonnés sans avoir pu donner l’alarme.

 

Suivant le plan concerté, les détenus capturent simultanément dans tous les préaux les surveillants de service, qui sont, comme tous les otages, conduits dans la chapelle. Certains détenus revêtent leurs uniformes. La grande majorité se laisse capturer sans sourciller, non sans une certaine complicité avec leurs «agresseurs»; les armes camouflées dans les double-fonds des châlits de bois d’hommes de confiance dans deux endroits du préau 2 sont rapidement sorties de leur cache.

La première partie du plan a alors pleinement réussi, les détenus sont maîtres de l’ensemble de la détention jusqu’à la chapelle (voir plan ci-dessus). Il s’agit maintenant de sortir après s’être assuré le contrôle du central téléphonique pour prévenir les alliés extérieurs et celui d’une porte destinée aux véhicules, située à l’arrière de la centrale, défendue par un mirador.