L'évasion des 54

Le quartier cellulaire

Au moment où Eysses est une prison « sans tête », elle est le théâtre d’une des plus importantes évasions collectives réussies pendant la seconde guerre mondiale dans les prisons de Vichy (1)

 

La réalisation d’une évasion collective à plus de mille deux cents souhaitée par la direction clandestine des détenus, nécessitait une coordination parfaite avec l’extérieur. Les détenus du quartier cellulaire, arrivés pour la plupart avant la plupart des détenus, avaient déjà construit un projet d’évasion, et refusent de s’intégrer à l’organisation collective, considérant comme irréalisable une évasion de plusieurs centaines de prisonniers; ils profitent du vide laissé à la direction de la prison pour s’enfuir. L’organisation est le fait de l’Intelligence Service et du mouvement Franc-Tireur, mais l’évasion ne se limite pas à leurs membres. La réussite de cette évasion est liée au relâchement de la discipline sous M. Lassalle et à la complicité active de deux gardiens permettant l’effet de surprise; les détenus ont donné l’impression aux gardes des tourelles qu’ils suivaient leurs gardiens pour une corvée. Le 4 janvier 1944, 54 détenus s’évadent de la centrale pour rejoindre ensuite la résistance extérieure et participer aux combats de la libération.  Suite à cette évasion, le ministère de l’Intérieur décide l’internement administratif du directeur, M. Lassalle, jugé directement responsable.

 

(1) Après l’évasion du Puy (80 détenus) et de St Etienne (60 détenus).