L'une des mitraillettes Sten entrées clandestinement dans la Centrale

 

L’entrée d’une corvée de droits communs accompagnés de surveillants vient contrarier le plan d'évasion : à l’entrée de la chapelle, un détenu de droit commun s’étonne de voir un surveillant inconnu et un mouvement anormal. Il crie. Le détenu, revêtu du costume de surveillant, braque son arme et met en joue le gardien, mais la mitraillette s’enraye et le coup ne part pas; le gardien a alors le temps de se replier et de donner l’alerte, sans toutefois pouvoir refermer la porte donnant accès aux bureaux administratifs.

 

Des détenus se répandent alors dans le poste de garde, capturent les gardiens qui s’y trouvent et s’emparent des fusils disposés à ce poste. Pendant ce temps, le capitaine de garde accompagné d’un franc-garde a rejoint le bureau situé sur le côté gauche des bâtiments administratifs. Muni d’une mitraillette, il ouvre immédiatement le feu et prend en enfilade le couloir central desservant les locaux  administratifs, interdisant ainsi à la majorité des détenus l’accès à la cour d’honneur dans laquelle donne la seule porte permettant l’accès à la porte principale de la centrale. Au moment où le commis greffier, M. Charpentier, franchit les couloirs du greffe, il est tué par une rafale tirée par le capitaine de garde.

 

Alerté par les coups de feu, la garde extérieure met en batterie des armes automatiques aux fenêtres des bâtiments d’entrée donnant sur la cour d’honneur et commence à ouvrir le feu sur les locaux de détention. Les groupes de choc, formés en particulier d’Espagnols ayant l’expérience du combat pendant la guerre civile, après avoir sommé en vain les G.M.R. des tourelles de les laisser sortir, tentent à plusieurs reprises de franchir les murs de l’enceinte extérieure en attaquant les miradors à la grenade et à la mitraillette. Certains montent sur les toits, tirent à coups de mitraillette sur les gardes, pendant que d’autres, protégés par des matelas, tentent de monter à l’échelle jusqu’au mirador. Toutes ces tentatives sont repoussées.

 

Il y a un mort, Louis Aulagne, deux blessés graves, trois blessés légers du côté des détenus, un tué, un blessé parmi le personnel pénitentiaire et seize blessés parmi les forces de l’ordre.

Notes prises au cours d'un cours militaire clandestin à l'intérieur de la Centrale