En 1940, Eysses devient une centrale de force

Vue de la prison d'Eysses

Le 15 août 1940, Eysses passe sans transition d’un établissement destiné aux mineurs à une centrale de force destinée aux adultes considérés comme les plus dangereux. Alors que le nombre de détenus oscillait avant-guerre autour de deux cents, en juin 1940, suite à la débâcle et à l’exode pénitentiaire, l’effectif atteint 7 à 800 détenus. Mais la prison ne comptera jusqu’au 30 septembre 1943 que 10% de détenus politiques, comptant dans ses murs essentiellement des prisonniers de droit commun condamnés pour vols.

 



À partir d’octobre 1943, les autorités de Vichy décident de faire de la Centrale d’Eysses la principale prison de concentration de résistants

Une circulaire du 26 octobre 1943 signée René Bousquet (secrétaire général de la police) décide le transfert à la maison centrale d’Eysses, de toutes les personnes condamnées par les sections spéciales de zone sud et par le tribunal d’État de Lyon, pour menées communistes terroristes anarchistes ou subversives. 

Pour les autorités pénitentiaires de Vichy, une prison centrale est  "plus sûre et mieux défendue que les maisons d’arrêt ". Parmi les trois centrales de zone sud, le choix se porte sur la centrale d'Eysses après une inspection le 1er octobre 1943 dont le rapport indique  notamment : 

« … Géographiquement le choix de la centrale d’Eysses est tout indiqué… situé dans une région agricole de petite propriété dont la population dans sa grande majorité est calme, et ne participerait pas à une action quelconque menée contre l’autorité. Elle se compose principalement de petits propriétaires et de maraîchers indifférents aux idées subversives, d’ouvriers agricoles sympathiques au communisme mais n’ayant jamais milité, et de réfugiés parmi lesquels des juifs commerçants pour la plupart honnêtes et tranquilles, installés dans la région avec leur famille, que les Allemands n’ont d’ailleurs jamais inquiétés … Le choix d’Eysses est inéluctable les maisons centrales de Riom et de Nîmes de par leur situation géographique sont moins sûres ». 

Dessin de Robert Serre (robert.serre5@orange.fr)